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La lettre du ministère des affaires étrangères : un déroulé d’apocryphes, à la fois asémantique, cinoque et dangereux.

Le travail d’un diplomate est bien sur politique, social et économique. Il n’est sans doute pas surprenant que l’aspect politique soit le plus accentué, surtout que cette position d’honneur et de responsabilité est recherchée par beaucoup sans tenir compte de la capacité intellectuelle ou morale à faire face aux demandes qui y sont associées.

Les sordides élucubrations irréfléchies du ministre des affaires étrangères n’auraient pas mérité qu’on s’y attarde et qu’on lui consacre une publication en guise de réplique si le rôle trouble de la bourbeuse diplomatie mercenaire haïtienne ajouté à la banalité politico-mensongère n’a pas pris des tournures totalement irrationnelles pour déboucher sur des incohérences politiques de plus en plus criardes et sur une hégémonie manifeste de plus en plus dangereuse visant à étouffer cyniquement l’aspiration légitime du people haïtien à la Liberté, à une vie digne et décente ainsi qu’à un véritable état de droit.
S’il est vrai que le régime corrompu de Jovenel Moise incarné par feu Michel Martelly et par son ultra-minable rejeton les blancs toujours en place depuis 2011, parce qu’une horde de vils démagogues politiques se réclamant d’une certaine «opposition vente vide » marquée par une nullité avérée a gravement galvaudé la lutte héroïque et patriotique de libération et d’émancipation de l’ensemble du peuple Haïtien sur plusieurs générations à travers la politique bruyante n’ayant aucune vision sociétale réelle et aucune stratégie programmatique réelle, à travers le trafic d’influence extrêmement égocentrique exprimé par les crocs-en-jambe aussi farfelus qu’incongrus doublés d’une rare inculture politique et idéologique, à travers une puante vénalité doublée d’une couardise dégoûtante, il est pourtant très essentiel pour tout vrai ministre des affaires étrangère “diplomate “ de reconnaitre honnêtement que la lutte héroïque du peuple Haïtien depuis des décennies contre le régime corrompu-totalitaire a été si longue et si âpre en raison des ingérences provenant de certains milieux obscurs qui ont cyniquement soutenu en sourdine ce régime impopulaire pour des raisons souvent inavouées.
Dans le même registre, le ministre des Affaires étrangères, le diplomate Dr Claude Joseph, a écrit aux chefs de missions diplomatiques du pays à l’étranger, leur ordonnant de faire de la promotion pour l’organisation des élections et l’achèvement du mandat du président de la République le 7 février 2022. Le chancelier haïtien avait déjà sollicité l’appui technique de l’Organisation des Etats américains (OEA) dans l’organisation des élections en Haïti.
L’application de la constitution est donc le devoir premier de tout gouvernement. Ainsi, les politiques et les institutions de la société civile, du secteur économique et des droits humains ont la responsabilité d’exiger le respect scrupuleux de la constitution par les gouvernants et les gouvernés. C’est en ce sens que le CARDH, dans son rapport faisant état des droits humains en 2019, avait souligné que, selon la Constitution, la durée du mandat du Président Jovenel Moïse touchera à son terme le 7 février 2021.

En effet, les cinq années de la durée du mandat présidentiel (article 134-1) ne sont pas calendaires, c’est-à-dire cumulatives quel que soit le commencement du mandat, mais constitutionnelles, ce qui veut dire qu’elles s’inscrivent dans des échéanciers clairement définis par la Constitution : 7 février 2016 au7 février 2021, 7 février 2021 au 7 février 2026… et peuvent être aucunement ajournées, ni rallongées.
Ainsi, les alinéas 1er et 2 de l’article 134 précisent à l’encre forte : « le mandat du président élu est censé avoir commencé le 7 février de l’année de l’élection », soit le 7 février 2016, « au cas où le scrutin ne peut avoir lieu dans la date prévue », soit le dernier dimanche d’octobre 2016 (cinquième année du mandat présidentiel de Martelly).
Les organisations politiques de l’opposition rejettent la démarche du ministre visant à organiser les élections et à maintenir Jouvenel Moïse au palais national jusqu’au 7 février 2022. Pour les partis politiques FUSION, MOCHRENHA, OPL, VERITE et VEYE YO du regroupement MACHE KONTRE, « la manœuvre du ministre des Affaires Étrangères dans sa note aux chefs de nos missions diplomatiques, est une tentative maladroite pour induire la communauté internationale en erreur en vue d’obtenir sa bénédiction pour une prorogation du mandat du président jusqu’en 2022 ».

Le discours confus et ambigu de la lettre vient d’illustrer encore une fois le rôle trouble et néfaste que les gouvernements, les dirigeants, les diplomates haïtiens ont jouées jusqu’ici en défaveur de la lutte de libération et d’émancipation du peuple Haïtien.


De l’incohérence dégoûtante du discours fallacieux du ministre des affaires étrangères. On s’imagine difficilement comment un diplomate suffisamment responsable pour ses propos publics puisse affirmer sans délicatesse dans une allocution officielle une chose et son contraire à la fois, lorsqu’il s’agit des questions électorales et de la constitution.

Ça saute aux yeux : la lettre du ministre est tout sauf une lettre d’un chef de diplomatie d’un pays souverain. Ce n’est pas possible. C’est à la fois asémantique, cinoque et dangereux.

La lettre du ministère des affaires étrangères n’est rien d’autre qu’un déroulé d’apocryphes, qu’un ramassis de contre-vérités qui visent à détourner les regards sur les vrais problèmes qui minent son pays.

Haïti, vit une crise profonde, une crise à la fois économique, politique et sociale qu’elle n’est pas près de surmonter. La mafia Haïtienne, pour reprendre une expression chère, a placé l’économie du pays en coupes réglées.

Le ministre ne peut fanfaronner indéfiniment au peuple haïtien. Le ministre des affaires étrangères devrait se regarder dans un miroir car l’image qu’il reflète est celle d’un guignol du pouvoir en place .

Ces acteurs politiques Haïtiens insolites et inutilement pédants doivent enfin comprendre qu’il appartient aux citoyennes et aux citoyens patriotes haïtiens de mettre FIN au régime corrompu,
Toutefois, il est très frustrant pour les gens de lire la lettre, ordonnant la promotion pour l’organisation des élections et l’achèvement du mandat du président de la République le 7 février 2022 , selon vous. Nous sommes témoins que le taux de change n’est pas en faveur de la nation. Nous sommes témoins que le taux de chômage est insoutenable. Nous sommes témoins que la corruption dans l’administration met en péril l’existence même de la nation. Nous sommes témoins que l’atmosphère politique est un affront à l’intelligence et au patriotisme. Le bilan de Moise Jovenel est dévastateur et il ne reste que 200 jours. Ce bilan est surtout dommageable pour le peuple haïtien.

Dans un élan de grandeur, l’histoire se souviendra-t-il de vous, monsieur le ministre, de ce dirigeant ouvert et ce combattant de premier rang, de cet haïtien du terroir, cet homme de terrain, cet amant de la nation ou de l’ennemi de la nation. ?

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