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Haïti- Migration- Panama : tension et incertitude dans un camp de migrants, dont de nombreux haïtiens

La situation devient de plus en plus difficile et préoccupante pour les migrants, majoritairement haïtiens, vivant dans un camp de Darién, au Panama, à la frontière avec la Colombie. Depuis les incidents du 1er août dernier, des centaines d’haïtiens sont menacés d’expulsion et vivent dans des conditions inhumaines.
Panama City, le 9 août 2020. « Le désespoir et la violence menacent le camp des migrants en détresse au Panama; la plupart sont des haïtiens », tel est le titre d’un article de l’Agence France Presse (AFP) dont une équipe s’est rendue sur place.
Les migrants cuisinent et se baignent en plein air et presque personne ne porte de masque, malgré la pandémie COVID-19, note l’AFP.
À La Peñita, une petite communauté indigène de la province de la jungle du Darién, à la frontière avec la Colombie, où un refuge pour migrants est érigé, il y a angoisse et désolation.
Ces migrants sont originaires d’Haïti, de Cuba, du Bangladesh, du Népal, du Congo, du Cameroun et de l’Inde.
La situation est très tendue depuis les incidents enregistrés lors d’une récente manifestation de migrants exigeant qu’ils soient autorisés à poursuivre leur route vers les États-Unis et le Mexique, malgré la fermeture des frontières d’Amérique centrale en raison de la situation sanitaire, note l’agence.
Plusieurs tentes ont été incendiées et une douzaine d’haïtiens, montrés du doigt, ont été interpellés.
« On est très mal ici. On ne fait rien depuis sept mois, on vit mal. Je ne veux pas vivre au Panama, je veux aller au Costa Rica et continuer au Mexique », affirme Eveline Louima, une ressortissante haïtienne, à l’AFP.
À La Peñita, il y a beaucoup d’enfants, de bébés et de femmes enceintes. Les étrangers les plus chanceux vivent dans des tentes, bien que surpeuplées, tandis que d’autres dorment en plein air, au milieu d’une humidité élevée et de fortes averses.
«Ce n’est pas un endroit pour les humains», déclare Thomas Saint Louis, un autre ressortissant haïtien visiblement bouleversé, en désignant certaines prairies qui servent de salle de bain.
«Ce sont de mauvaises conditions, venez ici et aidez-nous», demande-t-il.
« La situation est maintenant un peu tendue », a déclaré à l’AFP le directeur du Service national des frontières, Oriel Ortega.
Il affirme que le 1er août dernier, un groupe de migrants a incendié des tentes appartenant à l’Unicef, à la Croix-Rouge et au ministère panaméen de la Santé avec, e l’intérieur, des fournitures et du matériel d’aide humanitaire.
Sept voitures ont également été détruites, dans une émeute qui s’est terminée par l’arrestation de 12 ressortissants haïtiens.
Les migrants, majoritairement haïtiens, ont l’impression d’avoir été kidnappés. Ils affirment qu’ils ne peuvent pas aller travailler ni poursuivre leur route vers l’Amérique du Nord.
Selon les données officielles datées de 2019, environ 24000 personnes ont traversé la jungle inhospitalière de Darién depuis la Colombie. Cette année, plus de 4 000 personnes ont emprunté cette route malgré le danger.
La Cour interaméricaine des droits de l’homme a demandé un soutien international et exigé que le Panama prenne des mesures pour garantir les droits des migrants.
Avant la pandémie, une centaine d’étrangers ont été envoyés par les autorités panaméennes de La Peñita à la frontière avec le Costa Rica, avec l’autorisation de San José, pour poursuivre leur voyage.
Mais maintenant, parmi les migrants il y a la peur, le désespoir, l’angoisse parce qu’ils voient qu’ils ne peuvent pas poursuivre leur voyage.
Pour éviter de nouvelles manifestations et émeutes, le gouvernement panaméen a annoncé des expulsions pour ceux qui participent à des actes de violence.
Selon la directrice du service national des migrations, Samira Gozaine, pas moins de 280 migrants haïtiens sont sur le point d’être expulsés.

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