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Rentrée terne mais gagnante pour les Bleus de Mbappé

Samedi 5 Septembre 2020- CAPIA/ et sans grande inspiration, les Bleus ont tout de même réussi leur rentrée après dix mois d’arrêt grâce à Kylian Mbappé, samedi en Suède (1-0) lors d’une rencontre marquée par le retour effacé d’Adrien Rabiot.
« On ne peut pas dire qu’on a fait un match brillant, mais sérieux et appliqué », a résumé le sélectionneur Didier Deschamps, sauvé par les « fulgurances » de Mbappé et le pressing tout terrain du « rayonnant » N’Golo Kanté.
Entre Tirana et Solna, il y a près de 3.000 km mais surtout un gouffre de 293 jours depuis le dernier match des Bleus, le 17 novembre 2019 dans la capitale albanaise (victoire 2-0).
Dans le stade de la banlieue nord de Stockholm, vide de spectateurs en ces temps de crise sanitaire, l’équipe de France a maintenu sa dynamique de victoires de manière chanceuse, avec un système de jeu identique mais un casting et un contexte différents.
C’est en effet dans un environnement rendu « pesant », « contraignant » et « anxiogène » par la pandémie de Covid-19, selon les mots de Deschamps, que les Bleus ont effectué leur rentrée des classes, perturbée par le forfait de Paul Pogba, Houssem Aouar et Steve Mandanda, tous testés positifs au Covid-19 avant ou pendant le rassemblement.
Les absences et les états de forme disparates des internationaux ont contraint le patron des champions du monde à innover encore plus que de coutume.
Cette nouvelle donne a fait les affaires d’Adrien Rabiot, convoqué à la surprise générale après une longue traversée du désert, et titularisé contre les « Blagult » suédois.
La performance du milieu talentueux –et parfois capricieux– de 25 ans était forcément scrutée au regard de son passé chargé: six sélections « mitigées » (dixit Deschamps), dont l’une en Bulgarie où il avait avoué avoir eu « peur de se blesser » à cause du froid, et un statut de réserviste au Mondial-2018 refusé de manière retentissante.
– « Viens nous aider +Adri+! » –
Il voulait « pouvoir (se) montrer, (s)’affirmer dans cette équipe » lors du stage de septembre, mais le joueur de la Juventus n’a pas forcément marqué beaucoup de points en Suède, dans l’ombre de N’Golo Kanté et parfois rappelé à l’ordre par ses coéquipiers: « Viens nous aider Adri! », lui a par exemple crié Lucas Digne.
Il serait toutefois injuste de s’attarder sur sa performance quelconque, car ses autres partenaires n’ont pas montré grand-chose.
Sevrés d’occasion de but, les Bleus ont même connu plusieurs alertes: une frappe puissante mais hors cadre de Mikael Lustig (15e), une tentative de Victor Lindelöf (21e) stoppée par Hugo Lloris, également décisif devant Marcus Berg (38e).
Heureusement pour les champions du monde, ils ont en Mbappé une pépite capable de renverser une situation mal embarquée.
Comme un grand, le jeune attaquant du Paris SG est parti de la ligne de touche côté gauche pour s’infiltrer dans la surface entre deux défenseurs et tromper du gauche Robin Olsen (41e), inscrivant son 14e but en 35 sélections, le premier depuis juin 2019 en Andorre.
Pour ce premier match de la saison, quasiment dix mois après le dernier joué en novembre 2019 en Albanie (2-0), Deschamps avait reconduit le même système qu’à Tirana: une base arrière avec trois défenseurs centraux, dont le petit nouveau Dayot Upamecano (21 ans), une ligne de quatre au milieu et Antoine Griezmann en chef d’orchestre de l’attaque formée par Olivier Giroud et Mbappé.
Touché en seconde période à la cheville droite, sensible depuis plusieurs semaines, le Parisien s’est montré remuant avant son remplacement (77e) par Anthony Martial.
L’attaquant de Manchester United, plus vu en sélection depuis mars 2018, a provoqué un penalty mais Antoine Griezmann l’a manqué (90e+5).
Le jeune prodige Eduardo Camavinga, 17 ans seulement, est lui resté sur le banc, au contraire de son coéquipier du Stade rennais Steven Nzonzi, entré en toute fin de match. Il lui faudra attendre mardi et la réception à Saint-Denis des vice-champions du monde croates, battus samedi au Portugal (4-1), pour espérer honorer sa première sélection.
« Je vais faire beaucoup de changements parce que c’est très difficile de pouvoir enchaîner », a d’ailleurs souligné Deschamps. « Ça va peut-être à l’encontre de la cohésion et des automatismes mais je pense que je n’ai pas le choix. »

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