Haïti. La violence des gangs oblige les familles à quitter leur domicile

• November, 16 2024 à 03:15
• Jean-Claude Dorsainvil
• Politique
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En Haïti, le nombre de victimes et de personnes déplacées du fait de la violence criminelle est alarmant. Source : EFE
Selon les données officielles de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), jusqu'en septembre dernier, Haïti comptait plus de 700 000 personnes déplacées à l'intérieur du pays et ce nombre devrait continuer d'augmenter.
Des centaines d'Haïtiens, habitants des quartiers de Port-au-Prince (capitale), ont dû quitter leur domicile la veille en raison de l'escalade de la violence des gangs dans ce pays des Caraïbes.
Le quartier Solino de Port-au-Prince, l'une des rares villes où les bandes criminelles n'ont pas réussi à prendre complètement le contrôle, a été le protagoniste d'événements violents qui ont contraint les habitants à fuir.
Les habitants de la région ont déclaré qu'ils n'avaient jamais été témoins d'une situation aussi extrême au cours des années où ils vivaient dans cette région.
Des déplacements ont également été signalés dans les quartiers de Nazon, Christ-Roi et Delmas 30, autour de Solino. Ces événements sont attribués à la coalition de gangs criminels Vivre Ensemble.
Depuis dimanche dernier, la violence s'est intensifiée dans la capitale, lorsque le conseil intérimaire d'Haïti a limogé le Premier ministre par intérim Garr Conille, dans un contexte de crise politique qui a laissé le pays sans élections depuis 2016.
Le leader de la coalition des gangs Vivre Ensemble, dit "Barbecue", a exhorté la population à rester chez elle, ce qui a entraîné une pause dans les activités dans la capitale.
À Port-au-Prince, les tensions se sont intensifiées, notamment après que des membres de gangs ont tiré sur des avions de ligne, obligeant à la fermeture du principal aéroport international du pays.
Selon le Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (Binuh), entre juillet et septembre, au moins 1 223 personnes ont perdu la vie et 522 ont été blessées à cause des violences.
Au premier semestre 2024, environ 3 900 victimes ont été recensées, portant le total à près de 8 000 pour l'année.