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Haïti devient Premier ministre au milieu d'une vague de criminalité

Les opérations à l'aéroport d'Haïti ont été suspendues hier suite à la flambée de violence sur l'île des Caraïbes qui s'est cette fois terminée par des tirs de membres de gangs sur un avion de Spirit Airlines, blessant un agent de bord, alors que le nouveau Premier ministre, Alix Didier Fils-Aimé, manifestait. .
Les écoles, les banques et les bureaux gouvernementaux ont également été fermés. Les rues, où, la veille seulement, les gangs et la police s'affrontaient dans une intense fusillade, étaient vides.
La violence refait surface après qu'un conseil de transition chargé de restaurer l'ordre démocratique en Haïti a décidé de destituer le Premier ministre par intérim du pays, Garry Conille, après six mois de mandat.
Même si Conille a déclaré la mesure illégale, le conseil a rapidement nommé l'homme d'affaires Fils-Aimé au poste de Premier ministre par intérim. Il a fini par souhaiter du succès à son successeur, dans une publication hier sur les réseaux sociaux.
Mais de nombreux Haïtiens, comme Martha Jean-Pierre, 43 ans, ne s'intéressent guère aux luttes politiques qui, selon les experts, ne font que donner aux gangs plus de liberté pour étendre leur contrôle alors qu'Haïti est au bord de la famine.
Jean-Pierre faisait partie de ceux qui ont osé arpenter les rues de Port-au-Prince hier pour vendre les bananes, carottes, choux et pommes de terre qu'il portait dans un panier sur la tête. Il n’avait pas le choix, disait-il, vendre était le seul moyen de nourrir ses enfants.
A quoi sert un nouveau Premier ministre s'il n'y a pas de sécurité, si je ne peux pas me déplacer librement et vendre mes produits, a-t-il déclaré en désignant son panier de légumes ? Ceci est mon compte bancaire, ma famille en dépend.
Les Nations Unies estiment que les gangs contrôlent 85 pour cent de Port-au-Prince, la capitale. Une mission soutenue par l'ONU et dirigée par la police kenyane pour réprimer la violence des groupes criminels est en Haïti, mais fait face à un manque de financement et de personnel.
Dans ce contexte, le porte-parole du Département d'État, Matthew Miller, a lancé un appel aux autorités haïtiennes : Les besoins aigus et immédiats du peuple haïtien exigent que le gouvernement de transition donne la priorité à la gouvernance plutôt qu'aux intérêts personnels concurrents des acteurs politiques.
Washington, qui finance en grande partie la force de sécurité internationale déployée cette année en Haïti pour lutter contre la violence des gangs, a assuré qu'il travaillerait avec la nouvelle première ministre, Alix Didier Fils-Aimé.

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