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Construction du canal : le gouvernement haïtien est prêt à recevoir les experts de l'OEA

Les négociations bilatérales restent au point mort entre les autorités haïtiennes et dominicaines depuis la fermeture unilatérale des frontières entre les deux pays par le président dominicain il y a plus d'un mois. Alors que les travaux de construction du canal sur la rivière Masacre, centre du conflit entre Haïti et la République Dominicaine, se poursuivent, le ministre haïtien des Affaires étrangères a déclaré au Nouvelliste que le gouvernement est désormais prêt à recevoir l'équipe technique que l'OEA compte envoyer.
Des organisations et personnalités haïtiennes en Haïti et à l'étranger mettent la main à la poche pour financer les projets. Depuis la fermeture des frontières entre Haïti et la République Dominicaine, les autorités des deux pays se regardent comme des chiens. La médiation de l'Organisation des États américains (OEA) peine à porter ses fruits.
L'OEA a envoyé le 17 octobre une équipe technique en République dominicaine pour superviser les travaux des deux côtés de l'île sur la rivière Masacre. Le Nouvelliste a toutefois appris que les autorités haïtiennes n'avaient pas autorisé cette équipe à visiter le chantier du canal côté haïtien. Un hélicoptère de l'armée dominicaine avait survolé l'espace aérien haïtien avec des experts de l'OEA, ce qui est considéré comme une violation de l'espace aérien de la République d'Haïti, même si les autorités haïtiennes sont restées silencieuses sur cet acte.
Interrogé mardi par Le Nouvelliste sur l'envoi de l'équipe technique de l'OEA, le ministre haïtien des Affaires étrangères, Jean Victor Généus, a répondu en ces termes : « Nous avons pris note de votre offre de médiation et nous sommes prêts à recevoir l'équipe technique qui prévoit d'envoyer Nous sommes également en contact avec d'autres personnalités qui ont proposé leur médiation. »
Concernant le processus de dialogue entre les deux pays, le ministre a déclaré au journal que « contrairement à ce que certains pourraient penser, la communication n'est pas rompue entre les deux Etats. Les deux ministères des Affaires étrangères sont en contact et nous privilégions une diplomatie sereine, loin des réverbères, en attendant la reprise des négociations pour une solution à la crise qui touche les deux pays qui partagent la même île. »
Edwin Paraison, l'un des dirigeants de la Fondation Zile, a qualifié le 17 octobre d'échec la mission de l'OEA dans la République voisine. «C'est une mission ratée. Puisqu'il s'agit de la crise liée à la construction du canal sur la rivière Masacre, cette mission aurait dû être planifiée de concert avec l'OEA, Haïti et la République Dominicaine. La crise se développe sur le territoire haïtien. Le plus pratique pour l'OEA serait que les commissaires arrivent au Cap-Haïtien, avant d'aller visiter le canal, en compagnie des autorités des deux pays. Les commissaires auraient également dû traverser la frontière en avion accompagnés de représentants des deux pays. Cela aurait permis à chaque partie d'exprimer ses points de vue, ses préoccupations, etc. ", dit.
Selon une source diplomatique de l'OEA, le gouvernement haïtien n'a pas apprécié la manière dont le secrétaire général de l'organisation hémisphérique, Luis Almagro, avait procédé pour envoyer des experts de l'OEA en République dominicaine. Ceci explique le fait que le gouvernement haïtien n'ait pas autorisé sa visite à Juana Méndez à ce moment-là pour superviser la construction du canal, a indiqué notre contact. Selon ce dernier, il existait des relations étroites entre les experts de l'OEA et les autorités dominicaines.
Notre source à l'OEA a indiqué au journal que les experts de l'OEA devraient arriver en Haïti cette fois-ci en provenance des États-Unis avant de visiter le site du canal. Pour l’instant, aucune date n’a été fixée pour l’envoi de cette mission.

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